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FRANCOIS MORI via Getty Images
POLITIQUE – Qui le chef de l’État égyptien Abdel Fattah al-Sissi va-t-il rencontrer à l’Élysée? Le président Macron de 2017, qui refusait de lui “donner des leçons” lors de sa première visite diplomatique à Paris? Ou celui de 2019, qui, depuis Le Caire, critiquait ouvertement une loi entravant l’action des ONG et appelait son hôte à respecter les “droits de l’Homme”?
Selon son entourage, cité par l’AFP, Emmanuel Macron ne manquera pas d’aborder de nouveau ces épineux sujets en compagnie son homologue, reçu ce lundi 7 décembre au palais présidentiel avec les fastes d’une visite d’État.
Mais la priorité pour la France reste le renforcement du “partenariat stratégique” avec le pays le plus peuplé du monde arabe, considéré comme un “pôle de stabilité” dans une région “qui reste volatile”, soulignait toutefois l’Élysée, juste avant l’arrivée Abdel Fattah al-Sissi à Paris.
Pas de quoi rassurer les défenseurs des droits humains. Consternés de voir que la France “déroule le tapis rouge” au président égyptien à la tête de l’Égypte depuis 2014 à la suite de la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, ils réclament qu’Emmanuel Macron “passe des discours aux actes.” En conditionnant, par exemple, le soutien militaire de la France à l’Égypte à la libération des prisonniers politiques.
Les ONG mettent la pression…
Une manifestation est notamment prévue mardi 8 décembre à 18 heures, dernier jour de la visite du président égyptien, devant l’Assemblée nationale à l’appel d’une vingtaine d’ONG pour justement dénoncer l’actuel “partenariat stratégique” entre les deux pays au nom de “la lutte antiterroriste”.
Mais avant de se retrouver dans la rue, ces associations entendent maintenir la pression sur Emmanuel Macron. “On est stupéfait que la France déroule le tapis rouge à un dictateur alors qu’il y a plus de 60.000 détenus d’opinion aujourd’hui en Égypte”, déclarait à l’AFP Antoine Madelin, un des responsables de la FIDH (Fédération internationale des droits humains), lors de l’annonce de la venue d’Abdel Fattah al-Sissi en France.
Cette visite a débuté dimanche par un entretien avec le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Elle se poursuit ce mardi avec une procession militaire des Invalides à l’Élysée, un passage à l’Arc de Triomphe, un entretien avec le chef de l’État, puis le lendemain par d’autres rencontres au plus haut niveau politique avec Jean Castex ou Gérard Larcher.
…la gauche aussi
De tels honneurs bien malvenus pour les ONG qui fustigent, dans leur appel, un pouvoir égyptien qui “se sert abusivement de la législation antiterroriste pour éradiquer le travail légitime en faveur des droits humains et supprimer toute dissidence pacifique”.
Des critiques que plusieurs partis politiques reprennent en chœur. “Depuis que le général égyptien Abdel Fattah al-Sissi a pris le pouvoir en 2013, il s’est lancé dans une répression croissante contre l’opposition politique au sens large et la société civile”, relève Europe-Écologie les Verts dans un communiqué publié vendredi 4 décembre, appelant Emmanuel Macron ”à cesser toute forme de coopération militaire et sécuritaire ainsi que la vente d’armes et les contrats de maintenance et de formation qui les accompagnent.”
Même chose au parti communiste pour qui “la France a tout à perdre et se discrédite dans le soutien inconditionnel qu’elle apporte au tyran égyptien”, alors que, selon les ONG défenseurs des droits, Paris devance désormais les États-Unis pour les ventes d’armes à l’Égypte avec 1,4 milliard d’euros en 2017.
Aucune grande signature de contrat n’est toutefois prévue à l’occasion de cette visite, selon l’AFP qui évoque une aide française de 150 millions d’euros sous forme de prêt pour la protection sociale de la population.
Un premier signe positif?
Reste que malgré ce contexte de tensions, la rencontre entre les deux chefs d’État s’annonce sous de meilleurs auspices que la précédente après la remise en liberté jeudi de trois dirigeants d’une organisation de défense des droits humains, l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).
La venue du président Al-Sissi n’a d’ailleurs été confirmée qu’à l’issue de la libération de ces trois prisonniers, dont les arrestations en novembre avaient suscité l’indignation de la France et de nombreux pays.
La FIDH s’est d’ailleurs félicitée de cette nouvelle auprès de l’AFP, après un appel de 17 ONG internationales et de personnalités comme les actrices Scarlet Johansson et Emma Thompson. Mais sans trop d’espoir: “L’Égypte reste une dictature, si deux ou trois personnes sont libérées aujourd’hui, d’autres seront arrêtées la semaine prochaine.”
À voir également sur Le HuffPost: L’émotion de Macron à l’évocation de Samuel Paty et du terrorisme
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