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Pascal GUYOT / AFP
CINÉMA – “Adieu les cons”, “ADN”, “100% Loup”, “Mauvais garçon”… Ce mardi 15 décembre, une quinzaine de films devaient ressortir en salles. Cela, c’était avant que le Premier ministre Jean Castex annonce jeudi dernier que la réouverture tant espérée des cinémas (mais aussi théâtres et musées) ne se ferait finalement pas, provoquant l’effet d’une douche froide. Place de la Bastille ou devant le Théâtre de l’Atelier à Paris, le monde du spectacle prévoit ce mardi de crier sa déception dans la rue contre cette décision.
Depuis plusieurs semaines, les professionnels du 7e art s’activaient en coulisses pour que ce mardi 15 décembre signe le début d’une éclaircie après une année très compliquée marquée par “5 mois de fermeture et 4 mois d’exploitation contrainte”, entre jauge réduite et couvre-feu, rappelait Christophe Courtois, directeur de la distribution chez SND.
Dans les couloirs du métro ou sur les arrêts de bus, de nouvelles affiches avec la date du 15 décembre avaient été mises en place. Grégory Ludig, David Marsais et Adèle Exarchopoulos, le trio d’acteurs du film “Mandibules” de Quentin Dupieux, jouaient la promo sur les plateaux télé. Les distributeurs avaient revu leur calendrier de sortie, comptant profiter des congés scolaires pour attirer un large public en salles. Et les exploitants avaient déjà prévu de programmer une dernière séance à 18h15 pour “Wonder Woman 1984”, le blockbuster de cette fin d’année long de 2h30, afin de respecter le couvre-feu.
Un demi-million d’euros par film
“On nous a laissé travailler et investir. Et aujourd’hui ça nous met dans une situation inextricable. C’est un coup de poignard”, réagit au HuffPost Nicolas Rihet, co-fondateur et dirigeant de la société française de production et de distribution Alba Films. Le 28 octobre dernier, leur film d’animation “100% Loup” s’était classé en tête du box-office, coupé dans son élan par le reconfinement deux jours plus tard.
Ce mardi 15 décembre, “100% Loup” aurait dû être à l’affiche dans 400 salles en France. “On avait préparé cette sortie avec beaucoup d’ambition et de croyance”, assure le distributeur qui espérait engranger avec ce long-métrage familial un chiffre d’affaires d’un million d’euros, de quoi permettre “de financer [leur] activité sur plusieurs mois”. Une somme providentielle pour cette jeune société indépendante, fondée en janvier 2019.
Outre “100% Loup”, le distributeur devait sortir le film d’horreur “Le Calendrier” le 23 décembre prochain. Ce sont “plusieurs semaines de travail de préparation qui ont été arrêtées net” et là encore un investissement financier qui part en fumée. “On a dépensé autour de 500.000 euros pour préparer la sortie de chacun de ces deux films”, chiffre Nicolas Rihet. “On aurait largement préféré ouvrir ne serait-ce que pour 15 jours et refermer après s’il le fallait.”
Même son de cloche pour Jean Labadie qui avance dans les colonnes de Libérationla somme de “1 million d’euros” de frais d’édition pour “ADN” de Maïwenn et “Le Discours” de Laurent Triard. Idem pour Alexandre Mallet-Guy, qui devait sortir “Mandibules” de Quentin Dupieux: ”Ça représente 500.000 euros de frais de sortie et 1 million d’avances au producteur.”
Le “flou total” de la réouverture
“Pour nos entreprises, ce sont des frais investis. Des artistes et des techniciens engagés. Les coûts engendrés par cette remise au travail sont bien réels”, indiquait au HuffPost Audrey Ellouk, secrétaire générale de la Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (Fesac), au soir des annonces de Jean Castex que tous les professionnels du monde du cinéma ont découvert en direct, en même temps que les quelque 60 millions de Français.
D’autant que ces frais ne font pour l’heure pas l’objet d’une quelconque compensation ou aide des pouvoirs publics. “Les semaines s’enchaînent, on a dépensé de l’argent et on n’a pas de chiffre d’affaires”, souffle Nicolas Rihet qui anticipe une année 2021 tout aussi compliquée pour ce secteur.
Quand tous ces films pourront-ils ressortir dans les salles obscures? “Tout le monde est dans le flou total”, concède Nicolas Rihet. La date du 7 janvier n’est qu’une “clause de revoyure”, comme l’a confirmé la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, sans même préciser les critères qui seront à prendre en compte. Si le co-fondateur d’Alba Films craint que la séquence des fêtes fasse “disparaître” le cri d’alarme du monde du cinéma, il espère “au mieux” une réouverture début février.
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