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JUSTICE – Le mot est sur toutes les lèvres: “historique”. Parce qu’elles baignent dans l’univers de la justice ou par simple curiosité, quelques dizaines de personnes ont fait le déplacement ce mercredi 2 septembre au tribunal judiciaire de Paris pour assister à l’ouverture du procès hors normes des attentats de janvier 2015.
Face à l’ampleur de cette affaire terroriste qui a bouleversé la France et le monde entier, et en pleine épidémie de coronavirus, trois salles de retransmission ont été prévues, en plus de la salle d’audience principale, pour accueillir les avocats (notamment ceux des 14 accusés) et parties civiles de ce dossier.
Le public, lui, peut suivre les débats dans l’auditorium Pierre Drai, situé au rez-de-chaussée du tribunal.
Des habitués et des primo-spectateurs
Deuxième dans la courte file d’attente formée près de la salle, Jean-Pierre est arrivé avec 1h30 d’avance depuis la banlieue ouest de la capitale. Fidèle parmi les fidèles du tribunal, cet ancien fonctionnaire à la retraite ne rate aucun grand procès depuis 10 ans, comme celui de François Fillon en janvier, où Le HuffPost l’avait déjà rencontré. Ce procès-ci, qui devrait durer deux mois et demi, sera “le plus long auquel j’aurais assisté”, souligne-t-il. Casquette noire sur la tête, il compte venir le plus souvent possible. “Tant que je peux, je le ferai”, explique-t-il, parce que “ce n’est pas la même chose de le voir à la télévision”.
Marie, elle, se sent particulièrement concernée par le sujet du terrorisme. Étudiante en journalisme, elle était dans un pub près du Borough Market de Londres, le soir du 3 juin 2017, lorsque plusieurs hommes ont attaqué des passants au couteau, faisant huit morts et une cinquantaine de blessés. “On est restés au sous-sol, j’ai tout de suite pensé au Bataclan”, confie-t-elle. Après une thèse sur l’État islamique en 2016, elle est venue chercher de nouvelles réponses et attend, ce mercredi, le compte-rendu des faits prévu dans l’après-midi.
Ciré jaune sur les épaules, Mylène est partie de Rouen à 5 heures ce matin pour assister à l’ouverture du procès. Gestionnaire de scolarité dans une université, elle a posé un jour de congé pour venir à Paris. “Je suis les procès terroristes pour un projet de bande dessinée”, explique la jeune femme de 28 ans, qui a notamment couvert les procès d’Abdelkader Merah. Avec son matériel de dessin dans son sac, elle espère pouvoir venir “une fois par semaine”.
“Partager la douleur” des victimes
Si certains spectateurs viennent par pure curiosité, comme Jean, qui travaille dans la restauration et “voulait depuis longtemps assister à un procès”, d’autres souhaitent aussi voir la justice en marche.
Alix a “attrapé le virus en lisant Robert Badinter”. Étudiante en histoire de l’art et droit, elle souhaite devenir avocate. Elle est notamment curieuse de voir “la scénographie de ce procès”, elle qui n’a que l’expérience d’un procès en Angleterre. “Ici, ils ne portent pas de perruques”, s’amuse-t-elle.
“C’est énorme, historique”, s’enthousiasme de son côté Lou, 20 ans. Elle est venue voir l’aboutissement d’un travail qu’elle a suivi en tant que stagiaire au cabinet de l’avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka. Pour elle, le procès des attaques du journal, de Montrouge et de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, vient clore un moment qui a été “un tournant dans l’histoire de France”.
Même si cette première demi-journée d’audience était consacrée à des questions de procédure, comme l’appel des accusés et des témoins, “on rentre tout de suite dans le débat, dans le vif du sujet”, souligne Béatrice, qui n’a pas manqué les premiers échanges tendus entre avocats à la barre lors de remarques préliminaires. Cette retraitée a pris l’habitude d’assister à des procès depuis un an. Pour “réviser (ses) cours de droit”, sourit-elle, mais aussi parce qu’il est pour elle “légitime de partager la douleur” des victimes.
À la reprise de l’audience à 14h30, elle sera présente, comme Marie, Jean-Pierre ou Mylène, pour la lecture du rapport du président de la cour, Régis De Jorna, qui retracera la chronologie des trois jours qui ont meurtri la France.
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