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AFP
NOUVEL AN – Alors que des millions de personnes à travers le monde ont célébré le passage à 2021 sous cloche après une année 2020 chaotique, en France une poignée de 2500 fêtards a mis les autorités sur les dents pendant près de 48 heures.
La rave party commencée à Lieuron, en Bretagne, le 31 décembre au soir, a finalement pris fin dans la matinée du 2 janvier mais est toujours source de nombreuses questions. Comment ce rassemblement a-t-il pu s’organiser mais aussi durer de la sorte sur près de deux jours, malgré le couvre-feu et le contexte du coronavirus?
L’importance d’être nombreux
Cela tient d’abord à la discrétion de l’organisation de ce genre d’événement, qui se fait essentiellement par le bouche à oreille. Il n’est pas question de créer un événement public sur Facebook mais il arrive que les organisateurs mettent en place une boîte vocale. Les participants peuvent s’y connecter avec un mot de passe et accéder ainsi aux détails du lieu. Ce dernier est généralement dévoilé au dernier moment, et est de préférence isolé des habitations et commerces.
À l’AFP, un des participants venu d’Alsace a expliqué qu’il avait rejoint jeudi soir à 19H30 un point de rendez-vous sur le parking d’un centre commercial avant que le convoi se dirige vers Lieuron. Une situation qui illustre pour les organisateurs de ce type de festivités la nécessité de bien gérer les flux de personnes. Un gros convoi est facilement repéré par les autorités mais il est nécessaire de faire nombre pour ne pas être arrêté.
Dans cette équation du 31 décembre, ce sont visiblement les teufeurs qui ont pris le dessus. Sur BFMTV, le préfet a expliqué que lors d’une première tentative d’intervention pour stopper l’événement, les gendarmes avaient fait “face à des individus très violents”. Certains ont d’ailleurs été blessés et un véhicule a été incendié. “J’ai pris la décision de les laisser s’installer et j’ai demandé aux gendarmes de contrôler la zone de façon stricte”, a-t-il expliqué. L’accès à la rave a ensuite été coupé.
Interrogé par LCI, la maire du village Rose-Line Prévert, a salué cette décision du préfet, estimant que la situation aurait pu dégénérer: ”Ça aurait viré à la casse dans tout le village. La sagesse a peut-être fait qu’ils se soient repliés”.
Dispositif tactique délicat
Il est par ailleurs difficile de déloger 2500 personnes sans créer de mouvement de foule, et donc potentiellement des violences et blessures. Quelque soit le dispositif choisi pour encadrer la rave party, il demande également des effectifs, lesquels peuvent mettre du temps à arriver. Selon BFMTV, il y avait vendredi après-midi 150 gendarmes sur place.
Et le contexte de la pandémie complique encore les choses. “Il faut une double opération, d’ordre public mais aussi de sécurité sanitaire, parce que les participants ne respectent pas les gestes barrières. Elle prend du temps à mettre en œuvre pour que le niveau de violence soit le plus bas possible (…) Face à 2000 personnes, dont certaines peuvent être très violentes, il faut bien organiser les choses”, a expliqué Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur sur LCI. Quant à “couper le son” encore faut-il avoir accès aux câbles et aux amplis situés à l’intérieur du hangar.
L’opposition dénonce un manque d’autorité
La réunion de crise organisée par Gérald Darmanin vendredi après-midi n’a pas donné lieu à une intervention des forces de l’ordre dans l’immédiat, et alors que la situation durait, le ministre et l’exécutif ont été largement critiqués. Chez Les Républicains, Eric Ciotti, et Bruno Retailleau ont notamment tancé un manque de fermeté et d’autorité de la part de l’Etat.
Quand l’autorité républicaine hésite et n’avance pas face à ceux qui brûlent les voitures de la gendarmerie nationale et piétinent la loi, c’est la République française tout entière qui est mis à mal et perd de sa grandeur. https://t.co/dZ7O2G43rZ
— Eric Ciotti (@ECiotti) January 1, 2021
Voilà bientôt trois jours qu’une rave party sauvage se tient sans que l’Etat dont Emmanuel Macron ne cesse de saluer la réactivité et l’autorité, ne parvienne à la faire stopper. Insupportable aveu d’impuissance.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 2, 2021
L’extrême droite s’est également engouffrée dans la brèche, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, dénonçant un effondrement de l’autorité de l’Etat. Le député RN de Bretagne Gilles Pennelle a aussi accusé le gouvernement de capituler “devant quelques centaines de teufeurs et de punks à chien”. De nombreux autres lui ont emboîté le pas.
Gérald Darmanin a assuré de son côté que des contrôles intensifs ont été mis en place aux alentours de la rave et ont conduit à la “verbalisation” de chaque participant. Cependant, des images de journalistes indépendants sur place montrent qu’une partie semble avoir pu repartir sans avoir affaire aux forces de l’ordre.
Les forces de sécurité intérieure, nombreuses cette nuit à ma demande et les contrôles intensifs mis en place, conduisent à l’arrêt de la rave party illégale à #Lieuron sans violence. Nous poursuivons les contrôles et la verbalisation de chaque participant dès son départ du site.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 2, 2021
Ce samedi 2 janvier dans la matinée, les gendarmes sont finalement intervenus pour verbaliser et évacuer les lieux, alors qu’il restait quelques dizaines d’irréductibles sur place.
Une enquête a été ouverte pour “organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical”, “violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique”, “dégradation du bien d’autrui en réunion” ou encore “travail dissimulé”, “tenue illicite d’un débit de boissons” et “infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage”.
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