Du vaccin anti-Covid aux seringues, une guerre logistique se prépare

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Khushnum Bhandari / Reuters

Pour gagner la bataille du vaccin anti-Covid, il faudra aussi remporter celle des seringues (Photo: des tests au laboratoire Biogenix pour le vaccin anti-Covid à Abu Dhabi. REUTERS/Khushnum Bhandari)

VACCIN – La bataille du vaccin contre le Covid-19 est engagée. Voilà des mois que les États-Unis, la Russie, l’Allemagne et d’autres pays se sont lancés dans la course au précieux sérum, chaque voulant être le premier à le commercialiser. Mais quand bien même le fameux sésame serait enfin trouvé, la victoire ne serait pas encore à portée de main.

Car la fabrication du vaccin en lui-même n’est que la partie émergée de l’iceberg. Après cette étape cruciale, il faut aussi être capable de fournir assez de seringues, de fioles et de flacons pour pouvoir l’administrer, mais aussi assez d’avions pour les transporter à travers le monde et assez de congélateurs pour qu’il le soit de façon adéquate. 

“Vacciner le monde contre le Covid-19 sera bientôt l’une des tâches les plus gigantesques dans l’histoire de l’humanité, et nous devrons avancer aussi vite que les vaccins pourront être produits”, a affirmé ce lundi 19 octobre Henrietta Fore, la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance, citée dans un communiqué. 

Pour l’heure, aucun vaccin contre le Covid-19, qui a fait plus de 1,1 million de morts depuis le début de l’épidémie à la fin 2019, n’est opérationnel. Près de 200 sont dans différentes phases de développement et d’essais et une dizaine sont dans la dernière phase du processus avant une évaluation et une éventuelle autorisation par les autorités de santé, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé. Mais cela n’empêche personne de s’organiser.

Avoir assez de seringues pour tout le monde

L’Unicef a dit, ce 19 octobre, vouloir stocker et prépositionner un milliard de seringues d’ici la fin 2021 pour pouvoir rapidement lancer des campagnes massives d’immunisation dès que des vaccins anti-Covid-19 seront disponibles.

“Afin de pouvoir aller vite, plus tard, il faut aller vite maintenant et d’ici la fin de l’année nous aurons déjà plus d’un demi-milliard de seringues prépositionnées là où elles pourront être déployées rapidement et au meilleur coût”, a expliqué Henrietta Fore. Les 520 millions de seringues que l’organisation veut déjà stocker d’ici la fin 2020, mises bout à bout, “suffisent a faire une fois et demie le tour du monde”, a-t-elle ajouté pour donner une idée de l’ampleur de la tâche.

Les fonds nécessaires pour les seringues mais aussi les 5 millions de boîtes pour pouvoir jeter en toute sécurité les seringues usagées proviennent de la Gavi, l’Alliance pour les vaccins, qui est une collaboration entre pouvoirs publics, fondations, organisations internationales et entreprises.

Inquiétudes sur les stocks de seringues et flacons 

Parce qu’après les seringues, il faut pouvoir aussi s’assurer qu’il y ait assez de contenants pour les vaccins: les fioles et/ou les flacons en verre. Selon Le Monde, les États-Unis n’ont, à ce jour, pas les capacités pour produire des flacons et des seringues en grande quantité et les ruptures se stock pourraient être à craindre.

Selon Korii, la verticale techno de Slate, les flacons en verre borosilicatés, qui sont les plus adaptés pour recevoir les vaccins, risquent de manquer. Ces flacons sont plus résistants face aux variations de température et beaucoup moins réactifs aux produits chimiques qu’ils contiennent. Ils sont évidemment aussi plus compliquer à créer que des flacons ordinaires. “Ces fioles sont fondamentales pour transporter puis administrer en toute sécurité les médicaments sensibles, comme les vaccins”, note le magazine en ligne. 

Toutefois, selon Le Monde, une alternative est envisagée: celle de verser les vaccins dans des dosettes individuelles en plastique Blow-Fill-Seal (BFS), notamment utilisées pour les gouttes oculaires. Chaque unité contiendra l’équivalent d’une dose et sera conditionnée avec une aiguille à clipper sur le tube en plastique. “Ces seringues préremplies peuvent constituer une base technologique mondiale, surtout lorsque les besoins sont massifs”, estime Marc Koska, cofondateur de l’entreprise américaine ApiJect, qui a mis au point le dispositif.

Adjuvants à base de foie de requin ou d’écorce d’arbre chilien 

De même, l’inquiétude plane sur de possibles ruptures de stock sur certains adjuvants, nécessaires pour compléter l’action des vaccins. Ceux utilisés lors des tests PCR ont eu leurs lots de soucis de réapprovisionnement. Et le même problème pourrait arriver aux vaccins.

Comme l’explique la version Techno de Slate, certains des sérums actuellement testés en contiennent. “Si l’un d’eux prouve son efficacité, s’approvisionner risque de se transformer en un véritable chemin de croix”.

En effet, certains adjuvants sont naturels et parfois très compliqués à se procurer tels que l’écorce d’un arbre chilien ne poussant pas en dessous de 2000 mètres d’altitude, et un dérivé de l’huile de foie de requin. Quand bien même ces composés peuvent être synthétisés par l’homme, il n’est pas dit que les sociétés pourront répondre à la demande colossale. 

Dépêcher au moins 8000 Boeing équipés de congélateurs

Une fois les vaccins opérationnels, une nouvelle étape et pas des moindres, est encore à surmonter: les acheminer auprès des populations dans le monde. L’Association internationale du transport aérien (IATA) estime  que ce sera le “plus grand défi de transport jamais réalisé”. En effet, selon Les Échos, environ 8000 Boeing 747 cargos seraient nécessaires pour acheminer une seule dose de vaccin à tous les habitants de la planète. Pour une population mondiale de 7,8 milliards d’individus, Les Échos estime que plus de 1000 vols par jour seront nécessaires pendant deux semaines pour acheminer la première vague de vaccins.

Selon les chercheurs, la réponse immunitaire du coronavirus est relativement de courte durée et un rappel de vaccin pourrait devoir être administré à la population déjà vaccinée. Il s’agirait donc d’acheminer le sérum à l’échelle mondiale au moins deux fois. IATA a annoncé travailler déjà à la planification d’un plan de transport aérien.

Enfin, autre paramètre à prendre en compte: le respect de la chaîne du froid lors du transport. Selon Korii, certains sérums, qui en sont aux derniers stades des tests, doivent être conservés à environ -80° Celsius. Les avions n’étant pas équipés de tel matériel, les responsables américains de la santé publique et les entreprises de logistique ont commencé à se ruer vers les congélateurs. Et d’autres pays feront de même pour équiper leurs avions. Avec l’OMS, l’Unicef a commencé à faire une carte des moyens existants pour assurer la continuité de la chaîne du froid.

Le chemin vers le vaccin anti-Covid pour tous est encore semé d’embûches.

À voir également sur Le HuffPost: Vaccin contre le Covid: pourquoi il faudra garder votre sang-froid dans les semaines à venir

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