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ENVIRONNEMENT – Réduire son empreinte carbone. On sait que c’est possible en prenant le train plutôt que l’avion, les transports en commun plutôt que la voiture, en limitant sa consommation d’électricité ou encore de viande. Mais qu’en est-il de notre empreinte carbone numérique, liée à nos équipements numériques, à l’envois de mails, au stockage de données en ligne, ou encore à notre consommation de séries en streaming?
Réduire cette empreinte n’est pas si simple que cela en a l’air. Trier ses mails, par exemple, peut sembler une excellente idée alors qu’elle s’avère en fait plutôt contre-productive. Pour la planète du moins, car toutes les bonnes habitudes que l’on prend, si elles n’ont pas d’effet immédiat sur la planète, sont au moins une première prise de conscience vers un meilleur usage de nos outils numériques. Et c’est sans compter sur le fait que ces bonnes habitudes sont aussi de bonnes règles “d’hygiène de vie numérique”. Réfléchir à son empreinte carbone numérique, c’est aussi se pencher sur des questions telles que la gestion de ses données ou la déconnexion. Voici quelques conseils pour bien commencer.
1. Organiser plutôt que supprimer ses mails
C’est peut-être la première chose à laquelle on pense lorsque l’on s’intéresse à son empreinte numérique. 3700 mails non lus sur sa boîte professionnelle, une centaine dans les spams, et tout autant de newsletters à peine ouvertes que déjà supprimées sur sa boîte privée. Sans compter tous ceux que l’on envoie quotidiennement.
Quand vous envoyez ou recevez un mail, celui-ci -comme toutes les données numériques d’ailleurs- parcourt en moyenne 15.000 kilomètres, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). En effet, le mail passe d’abord par le data center de votre fournisseur d’accès qui le réceptionne, traite et stocke avant de le retransmettre au réseau. Là, il transite par des points éloignés du globe avant d’être réceptionné à son tour par le data center de votre correspondant, qui le retransmet au réseau, avant qu’il n’arrive finalement dans la boîte de réception. Tout ça pour un seul message.
Problème: comme nous l’expliquions dans l’épisode dédié à l’empreinte carbone numérique de notre podcast, L’enver(t) du décor, supprimer ses mails pour sauver la planète n’est pas une si bonne idée que ça… Contactée par Le HuffPost, Françoise Berthoud, ingénieure de recherche au CNRS, explique que trier ses mails ne sert à rien, voire surconsomme en fait de l’énergie. En effet, en triant vos mails, vous restez connecté un certain temps, ce qui consomme, et le fait de modifier l’espace de stockage de vos mails n’influe quasiment pas sur sa consommation.
En fait, mieux vaut essayer d’envoyer moins de mails, avec moins de pièces jointes, et de réfléchir à la manière de traiter ses mails dans le futur, plutôt que de passer des heures à trier ceux qui traînent déjà dans votre boîte de réception. En clair, trier ses mails est plutôt inutile, alors que faire en sorte d’en envoyer et recevoir moins pourrait avoir une utilité, car si tout le monde le fait, nous aurons besoin de moins de serveurs.
Pré-trier vos mails grâce à des filtres et des libellés est à ce titre non seulement un bon moyen de réduire votre empreinte carbone numérique future, mais aussi un excellent cadeau que vous faites à votre santé numérique. Quoi de plus agréable que d’ouvrir sa boîte mail le matin et de découvrir moins de mails inutiles, et des messages rangés au bon endroit?
2. Ne pas acheter un nouveau téléphone chaque année
Saviez-vous que votre empreinte carbone numérique est loin d’être virtuelle et commence par les objets qui vous entourent? Ordinateurs, smartphones, tablettes produisent de par leur utilisation du CO2. Mais ce n’est rien comparé à son coût de production en CO2. Comme l’explique Françoise Berthoud, un ordinateur portable utilisé chaque jour consomme de 3 à 5 kilogrammes de CO2 sur une année. En revanche, lorsque l’on prend en compte tout son “cycle de vie”, à savoir les matières premières qu’il nécessite, sa fabrication, le transport, etc., son empreinte carbone sur une année passe à 10 à 500 kilogrammes de CO2 (ce sont des ordres de grandeur, les chiffres varient énormément d’un pays un autre, ou en fonction de la méthode de calcul).
En d’autres termes, une fois que vous avez en main votre smartphone ou ordinateur, le “mal” est déjà, dans les grandes lignes, fait. Alors, que faut-il faire? Loin de nous l’idée de vous dire ce que vous devez ou non acheter. Mais afin de diminuer son empreinte carbone en ce qui concerne l’usage numérique, l’un des points clés est le recyclage des appareils.
“En moyenne, il faut mobiliser de 50 à 350 fois leur poids en matières pour produire des appareils électriques à forte composante électronique, soit par exemple 800 kg pour un ordinateur portable et 500 kg pour une box Internet”, écrit l’Ademe dans son guide pratique sur “la face cachée du numérique”.
De fait, recycler un appareil électrique est d’une aide précieuse pour la planète, dans le sens où nos outils numériques contiennent des matériaux réutilisables… en très grande quantité. À titre d’exemple, l’Ademe note qu’une tonne de cartes électroniques compte 50 à 100 fois plus d’or que ce même poids en minerai pur. Et, selon l’Ademe, “54 à 113 millions de smartphones dorment dans nos placards”.
Mais au-delà du recyclage, l’idéal est encore de prolonger au maximum la durée de vie de vos appareils, de les changer le moins souvent possible. “L’idéal est de prendre soin de ces appareils. On a tendance à penser qu’on peut toujours en racheter, alors qu’il suffit d’en prendre soin pour les conserver plus longtemps”, explique Bela Loto, coordinatrice de l’association Maison de l’Informatique Responsable, contactée par RTBF.
3. Ressortir votre vieille clé UBS plutôt que de stocker sur le Cloud
Comme il est pratique, ce Cloud. En stockant nos photos, vidéos, documents en ligne, on l’impression d’être moins encombré (ou de moins encombrer nos ordinateurs et téléphones portables).
Sauf que les data centers dans lesquels sont stockés nos données sont de véritables “gouffres énergétiques”, note Science et Avenir. En 2015, la consommation en France de ces centres représentait plus que la consommation électrique de toute la ville de Lyon, soit 3 TWh, selon l’Union française de l’électricité. C’est pourquoi l’Ademe recommande de stocker “le maximum de données localement”, c’est-à-dire sur une clé UBS ou un disque dur.
Double avantage ici en ce qui concerne votre poids numérique. Non seulement vous faites un petit pas en avant pour la planète, mais en plus, “vous vous protégez contre des utilisations indésirables”. Et oui, réfléchir à ce que l’on stocke sur son Drive, c’est aussi réfléchir aux données personnelles qu’on laisse en ligne.
4. Télécharger et moins streamer
Ceci n’est pas une incitation au piratage musical ou de films. Il existe des manières légales de télécharger des produits culturels sur Internet. Mais il faut savoir que “les vidéos en ligne représentent 60% du flux mondial de données et sont responsables de près de 1% des émissions mondiales de CO2”, selon l’Ademe. Ce qui est certain également, c’est que la vidéo a un impact énergétique bien plus important que celui de l’audio ou du texte.
“La vidéo est très gourmande en données, très dense, par rapport à du texte, de l’image, de l’audio: 10h de film haute définition, c’est davantage de données que l’intégralité des articles en anglais de Wikipédia en format texte!”, fait ainsi remarquer Maxime Efoui-Hess, ingénieur spécialiste du climat et de la modélisation, interrogé par Usbek & Rica. “Ce sont des grosses quantités de données, et cela sollicite beaucoup de serveurs. En un clic, le film apparaît, mais il y a une infrastructure gargantuesque derrière. Et ces infrastructures ne cessent d‘être redimensionnées à la hausse”, poursuit-il.
À ce titre, votre film ou série fétiche ferait mieux d’être stockée directement sur votre ordinateur plutôt que d’être “streamé” des dizaines de fois. Et de la même manière, vu que l’audio consomme moins que la vidéo, il vaut donc mieux écouter votre chanson favorite sur une plateforme de streaming plutôt que son clip vidéo. Mais le mieux, c’est encore de “privilégier la musique téléchargée”, recommande l’Ademe.
Autre réflexe à prendre: celui de privilégier le wifi plutôt que la 4G de votre téléphone lorsque vous le pouvez. La 4G consomme en effet en moyenne vingt fois plus d’énergie que votre connexion wifi.
La prochaine fois que vous vous asseyez sur votre canapé pour regarder une vidéo, pensez-y. En wifi plutôt qu’en 4G, un fichier audio plutôt qu’un clip, un film que vous achetez plutôt qu’une série à streamer. Cela ne fonctionnera pas à tous les coups. Mais avoir en tête ces bonnes habitudes permet déjà de réfléchir à sa consommation de médias en ligne. Et aussi, peut-être, une prise de recul sur la manière de mieux sélectionner ce que vous regardez, de mieux choisir les contenus que vous aimez réellement consommer, et non pas simplement par habitude.
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