« Énorme », le film qui veut déculpabiliser les femmes enceintes de toute injonction

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Memento Films Distribution

CINÉMA – La joie d’annoncer la bonne nouvelle. La surprise des premiers mouvements dans le ventre. Les mois de brainstorming pour trouver un prénom. Voilà autant de passages dans la vie d’une femme enceinte que vous ne verrez pas dans ”Énorme”, la nouvelle comédie de Sophie Letourneur, en salles ce mercredi 2 septembre.

Non, ce que vous y trouverez est moins reluisant. Son histoire, cynique, dérangeante et teintée d’humour noir, est celle d’une pianiste à la renommée internationale, campée ici par Marina Foïs, dont le mari décide de trafiquer la pilule contraceptive pour avoir un enfant.

Du jour au lendemain, son ventre grossit, grossit, grossit jusqu’à envahir le champ. La scène est surnaturelle. Comme ce qu’a vécu la cinéaste, deux fois. “C’est tellement complexe ce qu’on ressent à ce moment-là, se souvient la réalisatrice que Le HuffPost a rencontrée. L’idée même de faire un bébé l’est. Savoir qu’il se développe en nous et imaginer notre corps créer des organes, aussi. Je l’ai vécu comme quelque chose de très mystique, mais aussi complètement monstrueux.”

Découvrez ci-dessous la bande-annonce du film:

Ses deux grossesses ont été de longs mois éprouvants, “physiquement et psychologiquement”, nous confie-t-elle. “Je ne me sentais pas bien, souffle cette dernière. Je ne me sentais pas libre.” En partie à cause, aussi, du regard des gens.

Comme un simple objet

Dans cette fiction greffée d’images de documentaire, des hommes et des femmes, mais principalement des inconnus, tripotent le ventre de Marina Foïs comme un simple objet. On lui parle, mais on ne la regarde pas. On contrôle ce qu’elle mange, ce qu’elle boit. On lui dit même comment avoir des rapports sexuels. La future maman subit de plein fouet les comportements absurdes et envahissants des uns et des autres.

“J’étais hyper choquée”, se souvient Sophie Letourneur. Dans le bus ou dans la rue, on pouvait venir la voir, lui demander s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille comme si de rien n’était. “On aurait envie de les envoyer chier. Mais voilà, une femme enceinte qui fait ça, tout de suite on va la voir comme un monstre”, déplore-t-elle.

Elle poursuit: “Comme si, parce que j’étais enceinte, j’étais forcément disponible, gentille, ouverte. C’est lourd. C’est comme si je n’étais plus moi, comme si je n’étais plus qu’une femme enceinte.”

Se reconnaître, sans culpabiliser

Être définie comme telle a été éprouvant. Ce qu’elle cherche à pointer, ici, ce sont toutes les pressions qu’on impose aux femmes enceintes. “Dans l’Histoire, attendre un enfant n’a jamais été une partie de plaisir, observe-t-elle. Aujourd’hui, on en fait un truc autour duquel on doit s’épanouir. Si ça ne se passe pas bien, on rejette la faute sur la mère qui n’aurait alors pas suivi son instinct.”

À l’heure actuelle, la parole autour de la maternité se libère. Certaines femmes parlent de leur désir de ne pas avoir d’enfants. D’autres, du regret d’en avoir eus. Les choses avancent, mais à quel prix? “Une femme qui n’a pas de désir d’avoir d’enfants, on la soupçonne, et on n’associe pas ça à une liberté”, souffle Marina Foïs au micro d’Augustin Trapenard sur France Inter.

Son personnage dans le film est “extrême”, renseigne Sophie Letourneur. Elle est “très mentale, abstraite et pas du tout en relation avec son corps”. Ce qu’elle ressent n’est pas une vérité générale, mais “une petite facette de tout ce qu’on peut vivre quand on est enceinte”. La cinéaste conclut: “Vous pouvez vous reconnaître dans cette femme, sans culpabiliser ni la juger.”

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