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EHPAD – “Apporter un peu de joie” dans les établissements médicalisés à Noël. Cette année 2020 n’aura été facile pour personne et encore moins pour les personnes âgées et les résidents en Ehpad. Décès, crainte de contracter le Covid-19, solitude… Nos aînés ont été les premiers à souffrir de la crise sanitaire. Au vu du nombre de nouveaux cas de coronavirus quotidien ces derniers jours, les établissements étaient suspendus aux annonces du gouvernement ce 10 décembre pour savoir si les mesures sanitaires dans les Ehpad pourront permettre aux résidents de voir leur famille.
“Nous autoriserons donc les déplacements pour la soirée du 24 décembre. Mais en vous rappelant la règle que je vous ai indiqué la semaine dernière: pas plus de six adultes à la fois”, a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse. Il a aussi recommandé de “limiter (les) interactions au cours des 5 jours précédents” une rencontre avec une personne âgée ou vulnérable au coronavirus.
A l’approche des fêtes de fin d’année, plusieurs établissements ont expliqué au HuffPost comment ils se préparent pour cette fête très particulière et encore plus importante cette année. Tous se mobilisent et font appel à leur imagination pour concocter un Noël agréable pour leurs résidents, un moment réconfortant dans cette année sombre, surtout s’il doit se dérouler confiné et sans la présence des familles.
“On voudrait leur faire un Noël enchanteur, histoire de leur faire oublier cette année désastreuse”, explique au HuffPost Rémi, soignant dans un Ehpad Des Hauts-de-France.
Noël en famille, si c’est possible
À Marseille, la maison de retraite de la Roseraie a prévu les choses en grand pour ces ainés qui en ont vu de toutes les couleurs en 2020. “Noël durera plusieurs jours chez nous, du 14 au 24 décembre, avec un repas festif et des animations, nous explique-t-on. Chaque jours, cinq résidents pourront inviter deux personnes de leur famille pour manger à midi dans la grande salle. On respectera le mètre de distance entre chaque table et les gestes barrière”.
Aussi, à moins que le gouvernement n’impose le contraire, les familles pourront faire sortir leur proche pendant un ou deux jours pour Noël, à condition que ce dernier fasse un test PCR et s’isole dans sa chambre pendant sept jours à son retour.
“On ne veut pas priver les résidents de leur famille, confie-t-on au HufffPost. Ils sont en fin de vie, on n’accepte pas de les isoler loin des leurs pour un jour si important”.
L’importance primordiale d’un Noël pour nos aînés
Voir ses proches, passer du temps avec eux, interagir, rire, se souvenir. Une nécessité pour les personnes âgées, à fortiori dépendantes. Choses dont elles ont été privées pendant plusieurs mois cette année, et pas sans conséquences.
En effet, le coronavirus n’a pas seulement attaqué les corps: il a également eu un impact psychologique illustré par les “syndromes de glissement”, une descente psychologique, physique et/ou cognitive provoquée par le manque de stimulation et la solitude. “J’ai quitté ma mère sur ses deux jambes. Je l’ai retrouvée en fauteuil roulant après le confinement. Il n’y a plus rien d’elle, c’est devenu une coquille. Elle ne me reconnaît plus. Avant, j’avais des sourires, ses yeux brillaient. Son Alzheimer s’est accéléré fois dix, je n’ai plus personne en face de moi”, témoignait auprès de MédiapartSandrine, dont la mère réside dans un Ehpad de l’Essonne.
Après une telle période de solitude, il apparaît ainsi primordial pour la santé mentale des aînés d’organiser une fête de Noël où ils pourront se sentir entourés et s’évader de leur routine conditionnée depuis des mois par les mesures sanitaires.
“Hors de question de faire l’impasse sur le plaisir des résidents”
Cette nécessité de redynamiser la vie des personnages âgées dépendantes, Clémence Damay, directrice de l’Ehpad des Orchidées à Villeneuve d’Ascq, dans les Hauts-de-France, l’a bien saisie. Dans son établissement, qui n’a pour l’instant pas été touché par le coronavirus, de nombreux dispositifs ont été imaginés pour les fêtes de Noël, sous réserve des annonces du gouvernement.
Afin de limiter les grands regroupements à cette occasion, le rassemblement habituel des résidents lors de la fête de Noël a été repensé pour coller aux impératifs sanitaires, tout en restant convivial et attractif.
“On voulait garder la qualité de vie de nos résident, il est hors de question de faire l’impasse sur leur plaisir”, nous assure-t-elle. D’autant plus que cette année, six d’entre eux ont fêté leurs 100 ans. “C’est important un centième Noël!”, note Clémence Damay. Ainsi, du 21 au 24 décembre, une fête est organisée chaque jour dans l’un des quatre étages de l’établissement, avec un spectacle exécuté par un prestataire extérieur.
Clémence Damay ehpad Les Orchidées
La messe de Noël, organisée généralement de façon intergénérationnelle avec des enfants, est également repensée, les moins de 15 ans étant interdits d’entrée dans les Ehpad depuis le début de la crise. À la place, un organiste est invité sur place “afin de donner une dimension plus chaleureuse” à l’événement. Les cérémonies se déroulent sur plusieurs jours et par petits groupes. D’ailleurs, chaque semaine, pour la messe hebdomadaire, l’équipe paroissiale filme la cérémonie qui est diffusée sur la chaîne interne de l’établissement.
Enfin, pour le 24 au soir et le 25 à midi, Les Orchidées seront aux couleurs de Noël. “On est en train de tout décorer. Il y a un grand sapin dans le hall, un dans chaque étage. Les équipes seront habillées en civil et non pas en blouse, pour rendre le moment le plus humain possible. Chaque résident recevra un cadeau personnalisé et j’ai prévu une boite de chocolat avec un petit pour chacun des 80 résidents”, nous explique la directrice. Des petits messages vidéos filmés par les familles pourront aussi être diffusés sur la chaîne interne.
Clémence Damay Ehpad Les Orchidées
Un Noël en “option A” ou en “option B”, ça change tout
Il reste tout de même difficile pour les Ehpad, en première ligne de la crise, de prévoir des dispositifs pour les fêtes. Il faut composer avec les règles gouvernementales, mais aussi avec la présence ou non de cas de Covid-19 au sein des établissements.
“En temps normal, les résidents et leur familles sont conviés à un repas organisé par la résidence avec un cadeau pour chaque résident et des animations organisées par notre association, tenue par les animatrices. Mais cette année, ça va être bien plus compliqué”, explique Rémi. En effet, les équipes de son établissement se sont préparées à plusieurs cas de figure, ou du moins deux options.
L’option A, comme nous l’explique le soignant, a comme condition de n’avoir aucun résident positif au coronavirus.
“Ce Noël se passerait en salle commune avec tout les résidents, mais à priori sans leurs familles -tout dépend des annonces du gouvernement. Evidemment, ils auront un repas de fête et un cadeau avec des animation, le tout étant d’insuffler à cette soirée l’esprit de Noël et de faire oublier quelques instants leurs problèmes aux résidents. Ce n’est pas l’option la plus simple car elle demande de faire respecter les distances de sécurité entre les résidents mais aussi entre les services de l’établissement”.
L’option B est “moins attrayante”, note Rémi. Si un cas de Covid se déclare, il ne pourra y avoir de rassemblement.
“Notre service technique a fabriqué des tables avec des chutes de bois pour que les résidents soient à leur porte lors du repas de Noël. Ils se feront face de part et d’autre des couloirs décorés, il y aura toujours des animations, et une distribution de cadeaux. Le menu sera adapté à un service au porte à porte. Dans le cas où nous devrions choisir cette option B, nous avons organisé un appel aux dons pour décorer un maximum la résidence. Dans tous les cas, on va faire tout notre possible pour les émerveiller quelques instants”.
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